Notre appel du 25 avril 2014 (versione française)
Le 25 avril est le jour qui célèbre les douze derniers siècles de Venise placée sous le patronage de Saint Marc (San Marco), ainsi que l’anniversaire de la libération de l’Italie, il y a plus de soixante ans. C’est une date qui nous est particulièrement chère à nous, Vénitiens, et tandis que nous aimerions célébrer cet anniversaire, nous ne pouvons nous empêcher de nous demander comment nous le pourrions ? Quand une telle ville, unique, génère des revenus si vertigineux, et que cette richesse s’en va ailleurs alors que les coffres de la ville restent assurément vides, qu’y a-t-il à célébrer ?
Pendant des siècles, la ville de Venise a fourni maison et refuge à 150 000 habitants. Au cours des dernières années cependant, le nombre d’habitants est passé sous le seuil des 57 000 résidents, et, malheureusement, Venise continue de perdre ses citoyens à raison d’un millier par an. Sans aucun signe qui suggérerait un renversement de cette tendance inquiétante, il ne peut être question de célébration.
Au lieu de cela, on ne peut que se retrousser les manches et se demander :
« Où nous sommes-nous trompés ? »
« Comment pouvons-nous changer cela avant qu’il ne soit trop tard ? »
Et, peut-être le plus important : « Combien de temps reste-t-il avant que soit atteint le seuil critique qui conduirait à la fermeture de notre hôpital et des écoles pour nos enfants? »
À ceux qui souhaitent assurer un avenir à cette ville – une ville au passé si riche – nous demandons d’apporter des idées judicieuses et viables sur ces quelques points qui devraient tous nous unir, au-delà des frontières politiques, et de donner voix à des propositions raisonnables et des solutions concrètes, loin de l’arrière-boutique du bavardage habituel.
Le « statut spécial » de Venise est déjà reconnu en partie par une loi particulière dont les changements font encore aujourd’hui l’objet de débats au Sénat. Nous devons mettre à profit ce moment pour présenter des propositions concrètes à tous ceux qui sont impliqués, et ne pas gaspiller cette chance inespérée. Un vrai « statut spécial » pour Venise permettrait de tenir compte des besoins spécifiques et uniques de cette ville insulaire, notamment en lui permettant de retenir sur place la majorité des taxes générées par l’économie locale, de sorte qu’elles puissent être utilisées pour soutenir les services locaux, et inciter les citoyens et les entreprises à vivre et travailler dans la ville lagunaire. En outre, nous appelons à l’examen d’avantages fiscaux pour les artisans et les producteurs similaires à la « zone franche » mise en place par d’autres pays européens dans leurs propres régions insulaires, visant tous à raviver et préserver cette identité vénitienne unique.
Dans les prochains mois, nous présenterons publiquement nos propositions sur les questions qui sont vitales pour nous tous. Si nos idées sont dignes d’intérêt, nous espérons qu’elles trouveront l’élan pour influencer les élections municipales de 2015.
Dans la poursuite de cette démarche, nous devons choisir si nous voulons encore remettre les clefs de cette ville à ceux qui voudraient l’utiliser simplement comme une toile de fond en papier mâché. En cela, nous devons comprendre et communiquer que la vraie richesse de Venise est d’être une civilisation en elle-même, née de et sur l’eau, unique de par son histoire si spécifique, ses traditions, ses habitants et leur mode de vie. Pour cette raison, nous sommes du même coté de ceux qui veulent se recentrer sur le tourisme de qualité qui peut être à la fois durable et rentable, même à long terme, tout en prenant soin de ce qui fournit à Venise son allure : son histoire, ses traditions et, surtout, sa population.
Si nos idées se répandent comme nous le souhaitons, le 25 avril 2015 sera l’occasion de célébrer une nouvelle « libération » de Venise (et de Mestre), débarrassée(s) des projets inadéquats et désuets qui ont longtemps ruiné notre vie et notre communauté en général. Et ce que nous espérons qui en ressortira, c’est la fierté retrouvée de vivre dans une ville où « San Marco » signifiera beaucoup plus que juste le nom d’un énième hôtel.
Signatures:
- Marco Gasparinetti
- Roberto “Bart” Scarpa,
- Giorgio Omacini,
- Sebastiano Giorgi,
- Alberto Baffa,
- Franco Filippi,
- Stefano Soffiato,
- Davide Bozzato,
- Paolo Lanapoppi,
- Massimo Tomasutti,
- Nicola Tognon,
- Lorenzo Greco,
- Marco Sitran,
- Simonetta Cordella,
- Matelda Bottoni,
- Giuliana Longo,
- Andrea Fasolo,
- Enrico Mancosu,
- Stefano Bravo,
- Manuel Tiffi,
- Vincenza Monica,
- Lorena Della Togna,
- Mauro Magnani,
- Davide Ubizzo,
- Ginevra Bottoni,
- Werner Roskosch,
- Bruno Politeo,
- Giovanni Vio,
- Mauro Dardi,
- Lucia Santini,
- Giuliana de Gobbis,
- Marco Vidal,
- Maurizio Zennaro,
- Gian Luigi Vianello,
- Mario Heinz,
- Saverio Pastor,
- Alberto Toso Fei,
- Cesare Peris,
- Paolo Valdisserri,
- Matteo Secchi,
- Elena Barinova,
- Jacopo Gottardo,
- Nicola Bergamo,
- Roberta Chiarotto,
- Cristina Seno,
- Robert Pjevalica,
- Luana Ghezzo Pivetta,
- Jaclyn Adamowicz Reding,
- Matteo Freschi,
- Marica Fabbro,
- Michela Scibilia,
- Barbara Rossi,
- Margherita Bravo,
- Nelli-Elena Vanzan Marchini (associazione Venezia Civiltà Anfibia)
- Davide Del Negro (associazione “i Giovani Veneziani”)
- Carla Sitran
- Kyvin Sant
- Laurie Hussissian
- Riccardo Domenichini
- Bruno Gorini
- Maurizio Del Maschio
- Ksenia Fedulova
- Giuliano Dalla Venezia
- Gianni Darai
- Walter Fano
- Gilberto Penzo
- Adriano De Vita
- Sergio Corduas
- Pieralvise Zorzi
- Alessandro Ervas
- Ermanno Ervas
- Cristina Marson
- Veronica Scarpa
- Alice Veronese
- Alessandro Bozzato